Lyme -2

Partie 2 : Les différentes phases de la maladie

Controverse

Les patients atteints de maladies vectorielles à tiques font souvent face à une lutte difficile pour le diagnostic et leur guérison. Le diagnostic de maladie de Lyme tout comme celui des co-infections est difficile à poser car plus de la moitié des patients n’ont aucun souvenir de morsure de tiques, les signes cliniques classiques comme l’érythème migrant sont souvent manquants, les tests diagnostiques ne sont pas aussi fiables que l’on souhaiterait, et il reste à reconnaitre les agents pathogènes encore non identifiés. De ce fait de nombreux malades ne sont pas diagnostiqués correctement et se retrouvent avec l’étiquette de fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, ou syndrome dépressif. Plus le diagnostic est tardif, plus la régression des symptômes risque d’être lente.

La maladie de Lyme est probablement un cas unique en médecine car, d’un côté, on trouve des médecins qui affirment que les formes chroniques n’existent pas ou sont extrêmement rares, et, de l’autre côté, des médecins qui considèrent que les formes chroniques existent et que nous sommes face à une épidémie mondiale. On ne peut faire fossé plus béant.

Les différents stades (controversés ) de la maladie

1. Stade primaire

Dans un certain nombre de cas, la maladie se manifeste dans les suites d’une morsure de tique par une tache rougeâtre qui grandit lentement autour du point de morsure de la tique (un érythème migrant). Dans 50% des cas, les malades n’ont pas le souvenir d’une morsure de tique. Cette lésion peut apparaître quelques jours à quelques semaines après la morsure de tique et évolue en grossissant. A ce stade, le médecin ne demandera pas de sérologie car réalisée trop tôt, elle peut être faussement négative. Il décidera du traitement antibiotique approprié. Dans ces conditions, la guérison est habituellement obtenue.

En l’absence de traitement, l’érythème migrant dure environ trois semaines à un mois avant de disparaître. D’un stade primaire non reconnu ou non traité, la maladie pourra alors évoluer vers un stade secondaire voire tertiaire. Idem si l’érythème migrant n’ apparaît pas.

2. Stade secondaire

La phase secondaire peut révéler la maladie si l’érythème migrant est passé inaperçu, a été négligé, ou si le traitement de l’érythème a été insuffisant. La phase secondaire apparaît quelques semaines à quelques mois après la phase primaire. Différents organes peuvent être concernés (selon la description du rapport du HCSP) :

  • des lésions cutanées identiques ou proches de l’érythème migrant;
  • des signes articulaires; l’arthrite évolue par poussées avec des phases de rémission plus ou moins complètes ;
  • des manifestations cardiaques, insuffisance cardiaque ou péricardite souvent d’évolution prolongée ;
  • des manifestations neuro-méningées,
  • des atteintes hépatiques, oculaires, ORL ou musculaires sont beaucoup plus rares.
  • le lymphocytome cutané bénin, non spécifique, mais symptôme important de la phase secondaire.

Cette phase secondaire peut se réveiller des années après la morsure.

3. Stade tertiaire

Classiquement, la phase tertiaire peut se manifester sous la forme d’atteintes cutanées chroniques, l’acrodermatite chronique atrophiante, d’atteintes neurologiques chroniques, d’atteintes articulaires chroniques, et d’atteintes psychiatriques. On pourrait également voir des manifestations auto-immunes.

La conférence de consensus de 2006 reconnait, dans les stades tertiaires, des atteintes cutanées chroniques, des atteintes neurologiques chroniques, et des arthrites chroniques.

Co-infections possible:

Outre la Borrelia, d’autres agents pathogènes peuvent être transmis par la morsure de tique, compliquant le tableau clinique et la prise en charge thérapeutique. Il s’agit en particulier d’Anaplasma, d’Ehrlichia, Rickettsia, Coxiella (fièvre Q), Babesia, Bartonella, Francisella Tularensis, virus de l’encéphalite à tiques, et d’autres agents pathogènes encore non identifiés, d’où l’appellation de Maladies Vectorielles à Tiques (MVT).

Diagnostic

Comme nous l’avons vu, le diagnostic est compliqué… Dans son rapport, Le Haut Conseil de la Santé Publique, nous décrit des symptômes possibles malgré des tests sérologiques négatifs. C’est appelé SPPT : Sémiologie Persistante Polymorphe après morsure de Tique. Vous trouverez ici l’article complet.

Dans mon premier article je vous parlais de France Lyme, dans celui là je vous parle de la Fédération Française contre les maladies vectorielles à Tiques, une autre association qui a pour but de promouvoir les droits des malades, définir les évolutions souhaitables dans la prise en charge des maladies vectorielles à tiques, ce dans une démarche de démocratie sanitaire, avec une étroite collaboration entre malades et professionnels de santé. Vous pourrez découvrir leur site ici.